L’ivresse dans la nuit c’est quand je jure que sans collant il ne fait pas froid qu’importent les centimètres de neige que trouent les gouttelettes de rhum échappées de mes commissures ou du verre branlant ou de sous ma jupe on ne devrait pas avoir de limite à l’ivresse c’est vrai ce n’est qu’un synonyme de vie une rime à la liesse un livre au féminin c’est tant de choses et moi aussi qui jappe auprès de n’importe quelles oreilles assez propres et ouvertes pour accueillir mes babillages bulleux sans parler des corps volontaires entre le comptoir des Danaïdes et le puits où les vider dans une même infinité sans jamais faire taire le spiritueux sans elle qui est certes mon cerveau mon esprit mais aussi mon retour dans l’abandon de la lucidité dans la conscience abstraite dans un vêtement trempé alors un jour peut-être l’ivresse je la laisserai reposer entre les rainures du pub boisé impossible à oublier un souvenir ambre dans un bocal à retourner et j’irai trouver un autre partenaire en homonyme pour parfumer la vie
[Atelier d’écriture – « l’ivresse sans ponctuation »]