Certains fous ont un sac de vide, un vide si immense que l’on ne trouve rien, non pas que ce soit mal compartimenté, vous n’y trouverez rien, ni émotion, ni opinion, ni réaction, ni champignon.
D’autres ont un sac de plein, dont les coutures tiraillées témoignent souvent d’un trop-plein ; on y trouve de tout alors, sans ordre ni harmonie, sans étagère ni étiquette, et comme le tout est là, la chose diffuse devient res, le rien qui est ce quelque chose. Dans ce sac, on perd la main avant de l’avoir mise sur _
Et puis il y a le sac de trop, celui de trop de tout, de rien, de plein, à défaut d’être celui dont on peut se passer. Il est celui que l’on ne peut soulever, qui pèse si lourd qu’il nous enterre jusqu’au bout des cheveux, celui où trop d’excès cohabitent, tout est cacophonie d’émotions contraires et pourtant tout domine. Un trop de tout qui déchire les tissus, arrachent les poches, pour un capharnaüm d’oxymores ambulants.