Adeline Dieudonné signe un premier roman à l’écriture naïve mais aux sujets forts. On est embarqué dans la vraie vie de la protagoniste, au cœur de ses désirs nouveaux, de ses terreurs, de ses premiers pas dans l’existence.
Il était une fois le vrai monde et ses horreurs
Les premières pages peuvent sembler trompeuses, dans un cadre qui sent bon l’enfance. Et même si le tableau est noirci par l’esquisse de problèmes familiaux sévères, on se dit que bon, ce sera une histoire tristement ordinaire, une gamine qui se fait des idées et qui rêve pour s’échapper d’un quotidien décidément peu enviable.
Mais tout cela n’est que de courte durée. Très vite la violence s’immisce, sans qu’on ne l’anticipe. Elle s’écrase sur la page, nous frappe, on sent les coups jusque-là entre nos mains ; l’empathie est au rendez-vous.
Traitant de sujets difficiles sans concession, ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains. Violences conjugales, torture physique et psychologique, La Vraie Vie coche de nombreuses cases de l’horreur humaine, et ne porte que trop bien son nom.
Une écriture singulière
Ce que j’ai trouvé le plus brillant est, dans l’écriture, ce mélange d’insouciance propre à une fillette de 10 ans, et son intelligence qui permet à un lecteur adulte de s’y retrouver. De ne pas être là par erreur, voire même d’être perdu lors des considérations scientifiques avancées qu’elle peut émettre.
La Vraie Vie est à la fois une planche du roman social de la société, une nébuleuse psychologique, et une initiation à l’existence, avec ce qu’il y a d’heureux, et ce qu’il y a de plus terrible. Vous ne pourrez le poser avant de l’avoir terminé, happé(e) par la cadence folle de l’histoire, l’envie irrépressible de savoir où tout cela va-t-il bien se finir.
J’avais vu l’horreur et j’avais vu la beauté.
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La Vraie Vie, Adeline Dieudonné – 223 pages – L’Iconoclaste – 2018
J’ai adoré ce livre. La fin est hallucinante…
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