Causeries

[Avis Lecture] Agathe, Anne Cathrine Bomann

Un premier roman, issu de la littérature étrangère, qui m’a d’abord attirée par sa couverture, relatant les derniers mois d’exercice d’un psychanalyste. Une nouvelle plume à suivre résolument.

Si je prenais ma retraite à soixante-douze ans, il me resterait cinq mois de travail. Soit l’équivalent de vingt-deux semaines et donc, si tous les patients venaient au rendez-vous, 800 entretiens exactement. En cas d’annulation ou de maladie, ce nombre diminuerait bien sûr. C’était là une certaine consolation, malgré tout. – page 1

Danoise, Anne Cathrine Bomann, elle-même psychologue, signe un premier roman bien construit, à la lecture fluide, malgré des failles stylistiques ou de vocabulaire mineures, que je ne saurais attribuer à l’écriture originale ou à sa traduction.

Le roman Agathe nous transporte dans les années 30, comme le suggèrent le ton soutenu, certains chapitres, ou encore les pratiques médicales en vogue à cette époque, au cœur de la vie de ce psychanalyste qui n’en peut plus de ses patients, grincheux, qui dessine sur son carnet en pleine consultation et grommelle en guise d’invitation à poursuivre leur récit, jusqu’à ce qu’une nouvelle patiente – et sa propre secrétaire – lui forcent la main pour la recevoir en thérapie.

Et par l’intermédiaire de personnages secondaires, « Agathe » n’est bientôt plus qu’un prétexte pour nous rapprocher davantage du psychanalyste, apprendre à le connaître hors des murs – de son travail et de ses masques.

Photo by Fabian Centeno on Unsplash

Très facile à lire, drôle par moments, ce roman était trop court à mon goût (et pourtant, j’abhorre les récits tout en longueur ou les pavés) pour tout ce qu’il avait à raconter – d’une époque, d’une science, d’émotions. Je suis définitivement restée sur ma faim, j’en voulais davantage que ce dernier chapitre en ouverture totale.

Au début de l’été 2021, Anne Cathrine Bomann a publié au Danemark un deuxième roman, Blå toner (littéralement, tons bleus), avec de nouveau un psychologue au centre du récit et dont l’intrigue semble plus touffue, plus aboutie. Il n’y a plus qu’à en attendre la traduction française !

Agathe, Anne Cathrine Bomann – 156 pages – J’ai lu (2019), originellement Editions La Peuplade (2017) pour la traduction française

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